Michèle BAYLET-BRUNET
Hypnothérapeute MBB
Maître - Praticienne certifiée
18, rue de Roquefeuil
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Contes et histoires pour bébé
Les bébés aussi adorent les histoires, alors cette page leur est dédiée...
Installez-vous confortablement avec bébé dans vos bras ou sur les genoux. N'hésitez pas à installer un coin lecture chez vous avec une petite bibliothèque dans laquelle votre enfant en grandissant pourra choisir le livre qu'il souhaite lire. De nombreux ouvrages existent pour petits et grands.
© Les contes sont la propriété de leurs auteurs.
Jack et le haricot magique
Jack vivait avec sa mère, dans une petite ferme assez jolie. Ils travaillaient dur tous les deux mais ils étaient très pauvres. Un jour, leur vieille vache ne donna plus de lait et la mère de Jack décida de la vendre.
« C’est moi qui vais la conduire au marché, dit Jack.
- Si tu veux, mais ne te laisse pas faire, répondit sa mère, demandes-en au moins dix pièces d’argent. »
Et jack partit au marché, emmenant la vache au bout d’une corde. Il avait à peine fait quelques centaines de pas qu’il rencontra un petit vieux, qui marchait tout courbé sur un bâton.
« Bonjour, Jack, dit le petit vieux. Où vas-tu donc avec cette vache ?
- Bonjour monsieur, répondit Jack. J e vais la vendre au marché, et je vais en tirer un bon prix !
- Si tu veux, tu peux devenir riche comme tu n’as jamais rêvé de l’être, dit le petit vieux. Je t’achète ta vache. Regarde ! Je te donne en échange ce haricot.
- Vous vous moquez de moi ! s’écria Jack. J’en veux au moins dix pièces d’argent et vous croyez l’avoir pour un haricot ?
- Oui, mais c’est un haricot magique. Si tu le plantes, en une nuit il poussera jusqu’au ciel.
- Jusqu’au ciel ! répéta jack. »
Il était émerveillé à l’idée de posséder une plante magique et déjà il imaginait les voisins et tout le village qui défilaient dans son jardin pour admirer le haricot géant.
Alors Jack vendit sa vache pour un haricot et s’empressa de rentrer à la maison, très content de lui. Inutile de dire qu’après avoir expliqué à sa mère la bonne affaire qu’il venait de réaliser, il perdit vite son air triomphal. « Âne, sot, niais… », sa mère le traita de tous les noms et finit par s’effondrer sur une chaise en pleurant comme une fontaine.
Très contrarié de faire pleurer sa mère, Jack jeta le haricot par la fenêtre et se mit à pleurer lui aussi. Après une bien triste soirée, il alla se coucher le cœur gros.
Le lendemain, il se leva le premier et se précipita à la cuisine pour préparer le petit déjeuner de sa mère. Mais impossible d’ouvrir les volets ! Il sortit voir ce qui les coinçait. Quelle surprise ! Un énorme pied de haricot montait contre le mur, et poussait si haut que la tige se perdait dans les nuages.
Sans hésiter, Jack commença à grimper de branche en branche, de feuille en feuille. Il grimpa…grimpa… grimpa…encore… plus haut… jusqu’au ciel. Puis il suivit une route au milieu des nuages et finit par arriver devant un château qui semblait inhabité. Il entra et se promena dans toutes les pièces. Quelle merveille ! Elles étaient pleines de beaux meubles et de toutes sortes de richesses. Mais, tout à coup, se dressa devant lui une géante. Sans perdre son aplomb, Jack lui dit :
« Bonjour Madame, pourriez-vous me donner un peu à manger, s’il vous plaît ? J’ai bien faim.
- Mon pauvre enfant, dit la géante, que viens-tu faire ici ? Mon mari est un ogre. Au lieu de te donner à manger, c’est lui qui va te manger ! »
Jack n’eut pas le temps de répondre car à ce moment, on entendit un grand bruit. Boum ! Bam ! Boum ! Bam!
« Vite, dit la géante, cache-toi derrière le buffet! »
Jack se cacha et vit entrer un géant qui portait dans une main un sac et dans l’autre un mouton. Le géant jeta le sac dans un coin et des pièces d’or s’en échappèrent. Il se mit à renifler de tous côtés puis s’écria :
« Ça sent la chair fraîche !
- Bien sûr, dit la femme, vivement. C’est ce mouton que vous apportez. Dépêchez-vous de le préparer pour que je puisse le faire cuire ! »
L’ogre obéit. La femme fit cuire le mouton, l’ogre le mangea et alla se coucher. Bientôt ses ronflements faisaient trembler les murs. Alors Jack, tout doucement, sortit de sa cachette, prit le sac de pièces d’or et, en courant, s’en revint comme il était venu.
Pendant ce temps, sa mère l’avait cherché et elle était très inquiète de sa disparition. « Pauvre petit, se disait-elle, je l’ai tellement grondé hier soir, que peut-être il est parti et ne reviendra pas. » Elle fut bien surprise de le voir descendre du haricot et se précipita pour l’embrasser :
« Eh bien, petite mère, lui dit Jack, tu vois que c’était vraiment un haricot magique ! Tiens, c’est pour toi ! »
Et il lui donna le sac de pièces d’or.
La pauvre femme remercia le ciel de lui avoir donné un fils si habile et tous deux vécurent des jours heureux grâce à l’or du géant.
Au bout de quelques mois, les pièces d’or furent toutes dépensées et Jack décida de revenir au château des nuages. De branche en branche, de feuille en feuille, il grimpa le long de la tige du haricot. Quand il se trouva devant la géante, il la salua bien poliment :
« Bonjour madame, pourriez-vous me donner à manger s’il vous plaît ?
- Gredin ! s’écria la géante, n’as-tu pas honte de me demander à manger alors que, la dernière fois que tu es venu, tu nous as volé un sac de pièces d’or ? »
Avant que Jack ouvrît la bouche pour répondre, le château retentit d’un terrible bruit de pas : Boum ! Bam ! Boum ! Bam!
« Vite, cache-toi dans le four, s’écria la géante. »
Jack bondit dans le four pour se cacher, mais il laissa la porte entrouverte, de façon à pouvoir observer ce que faisait le géant. Il le vit poser sur la table un cochon et une cage. Puis le géant se mit à arpenter la cuisine en reniflant de tous côtés :
« Ça sent la chair fraîche ! s’écria-t-il.
-Mais, dit la géante, c’est ce cochon bien gras que vous avez apporté. Aidez-moi à le préparer pour le faire cuire.
-Oui, dit le géant, j’ai bien envie d’un cochon rôti au four.
-Non, dit la géante, ce cochon sera meilleur cuit à la broche. »
Ils firent donc cuire le cochon dans la cheminée. L’ogre le mangea avec grand appétit, puis il ouvrit la cage et en sortit un oie d’or. Il la posa sur la table et dit :
« Ponds un œuf d’or. »
Et l’oie pondit un œuf d’or.
Le géant caressa un moment l’oie d’or puis ses yeux se fermèrent et il s’endormit dans son fauteuil. Aussitôt, jack sortit de sa cachette, prit l’oie et à toutes jambes s’en revint comme il était venu.
Désormais, jack et sa mère n’eurent plus de soucis car l’oie pondait un œuf d’or tous les jours.
Mais les mois passèrent et jack finit par trouver ennuyeuse sa petite vie tranquille. Il avait envie de voir encore une fois tous les trésors que le géant entassait dans son château. Alors, de branche en branche, de feuille en feuille, il reprit la route des nuages.
Cette fois, il jugea plus prudent de ne pas se faire voir de la géante. Il se faufila dans le château, gagna la cuisine et grimpa sur une étagère. Là, il se cacha derrière le pot de farine. Au bout d’un moment, il entendit : Boum ! Bam ! Boum ! Bam ! A peine entré dans la cuisine, l’ogre se mit à renifler de tous côtés en criant :
« Ça sent la chair fraîche ! Ça sent la chair fraîche ! »
La femme regarda derrière le buffet, où Jack s’était caché la première fois, puis dans le four, mais ne le trouva pas.
Ils cherchèrent le garçon partout mais n’eurent pas l’idée de regarder derrière le pot de farine. A la fin , ils pensèrent qu’ils s’étaient trompés. Jack les vit déjeuner d’une vache rôtie. Puis le géant prit dans le placard une harpe d’or et la posa sur la table :
« Joue, harpe d’or, dit le géant. »
Et la harpe se mit à jouer. Sa musique était si douce que le géant et sa femme ne tardèrent pas à fermer les yeux et à s’endormir. Dès que retentirent les ronflements, Jack sortit de sa cachette et prit la harpe. Mais, en quittant le château, il cogna la harpe contre la porte et elle résonna : doïng ! doïng !
A ce bruit, le géant se réveilla en sursaut et poussa un cri terrible en voyant Jack emporter la harpe. Il s’élança aussitôt pour le rattraper. Ah ! mes amis, quelle course ! le géant allait saisir le garçon mais celui-ci sauta sur la tige du haricot et commença à descendre.
Comme une sauterelle, le petit bondissait de feuille en feuille, tandis que le géant descendait lourdement. Il n’avait pas fait la moitié du chemin que jack était déjà par terre et courait chercher un hache dans la grange, pour couper le pied du haricot. Vite ! Le géant arrive… Trop tard pour lui ! Crraac ! le haricot s’écroule comme un arbre sous les coups du bûcheron et le géant s’écrase par terre !
Désormais, jack ne pouvait plus revenir au château des nuages. Mais il avait eu si peur qu’il n’en avait pas envie !
Grâce aux œufs d’or, il vécut sans soucis, et quand il voulait se distraire, il écoutait la douce musique de la harpe d’or.
La petite poucette
La petite poucette
Il était une fois une femme qui désirait plus que tout au monde avoir une petite fille.
Un jour elle rendit visite à une vieille femme qu’on disait très sage, pour obtenir ses conseils.
-Je voudrais tellement avoir une petite fille ! lui dit-elle.
« Rien de plus simple », répondit la vieille femme. Prenez cette graine d’orge et plantez-la dans un pot. Vous verrez bien ce qu’il arrivera.
La femme rentra chez elle et planta la graine. Presque immédiatement, un bourgeon vert apparut et grandit très rapidement jusqu’à devenir une belle plante avec un gros bourgeon. Une très jolie fleur rouge et jaune ressemblant à une tulipe en sortit.
La femme, stupéfaite, toucha les pétales délicats, et à ce moment la fleur s’ouvrit. Au centre se trouvait une toute petite fille, parfaite à tous points de vue. Mais comme elle n’était pas plus grosse que le pouce de la femme, elle l’appela Poucette.
Il n’y eut jamais de fille plus aimée et choyée qu’elle. Son berceau était une jolie coquille de noix peinte; Des pétales de rose servaient de couverture, et son très bel oreiller était fait de fleurs violettes.
Pendant la journée, alors que sa mère travaillait, Poucette jouait sur la table. Elle avait une assiette pleine d’eau, au milieu de laquelle nageait une feuille de lys, et Poucette aimait s’y déplacer, pagayant d’un côté à l’autre de l’assiette sous la lumière du soleil qui la traversait. En même temps, elle chantait d’une voix si douce que les petits oiseaux s’arrêtaient pour l’écouter depuis la fenêtre.
Poucette était heureuse, jusqu’à ce qu’une nuit une mère crapaude saute par la fenêtre et voit la petite fille dans son lit. Elle ferait une belle épouse pour mon fils ! Pensa-t-elle. Et elle prit la petite fille endormie et la porta jusqu’au bord de la rivière.
Pour que Poucette ne s’enfuie pas, la mère crapaude la mis sur une feuille de lis au milieu de la rivière. La petite fille n’avait pas peur, car cela lui rappelait l’époque où elle jouait sur la table. Mais elle voulait tout de même rentrer chez elle et ne voulait pas épouser le fils de la mère crapaude.
Lorsque la mère crapaude s’éloigna pour bâtir une maison pour son fils parmi les roseaux, Poucette resta en sanglotant sur la feuille.
Alors un petit poisson, entendant la petite fille pleurer, sortit la tête en disant: « Tu ne peux pas épouser ce vilain crapaud gâté par sa mère », dit-il, puis il mordit le pétale de la feuille de lis et traîna la petite embarcation dans le sens du courant.
Poucette se sentit plus heureuse en découvrant les beaux paysages du rivage. Un papillon vola vers elle parce qu’il voulait être son ami.
Mais à ce moment là, un gros scarabée noir l’attrapa au vol et l’emporta jusqu’à un arbre. Il la trouvait jolie, mais en la voyant, ses amis se mirent à rire en disant :
– Quelle horreur! Elle n’a que deux pattes !
Le scarabée emmena alors Poucette dans une prairie pleine de fleurs. Il ne supportait pas que ses amis se moquent d’elle. Là, Poucette passa des jours heureux, buvant du nectar de fleurs et jouant avec ses amis papillons.
L’été passait ainsi, mais petit à petit, les jours raccourcissaient. L’hiver approchait et les nuits devenaient plus froides. Poucette savait qu’elle ne pourrait pas survivre à l’hiver si elle n’avait pas de maison. Lorsque les premiers flocons de neige tombèrent, elle s’enveloppa dans une feuille sèche et commença à chercher un abri.
Lorsque la petite fille, grelottante de froid, commençait à perdre tout espoir, elle trouva une petite souris très occupée à installer son nid.
« Tu peux rester avec moi dans ma petite maison, » dit la souris gentiment.
Dans ce foyer confortable, Poucette était heureuse jusqu’à ce que qu’un ami de la souris leur rende visite. C’était une taupe mâle qui vivait sous terre et qui tomba bientôt amoureux de Poucette et voulut l’épouser.
« Tu as beaucoup de chance », dit la petite souris. Cette taupe est riche. Vous ne manquerez jamais de rien.
Un jour, la taupe emmena Poucette voir sa maison souterraine. Alors qu’ils avançaient dans un tunnel sombre, la taupe l’avertit :
-Maintenant, soit prudente. Il y a un animal mort devant.
Poucette se mit à genoux. Elle vit un bel oiseau, dont le petit cœur battait encore faiblement.
Dès lors, Poucette s’occupa de l’oiseau, qui au printemps fut en mesure de prendre son envol pour aller retrouver ses amis. La petite fille le regarda qui commençait à s’éloigner, et voulut s’échapper aussi. Elle savait qu’à son retour, elle devrait épouser la vieille taupe et vivre sous la terre pour le reste de sa vie.
L’été passa. Les feuilles d’automne bruissaient déjà sous ses pieds lorsqu’elle leva les yeux vers le ciel bleu pour la dernière fois. Elle ressentit une immense tristesse.
C’est alors qu’une voix se fit entendre depuis le haut.
-Viens avec moi! Je vais dans un pays plus chaud pour y passer l’hiver. Ce pays t’enchantera.
C’était l’oiseau dont elle avait sauvé la vie il y a presque un an ! Poucette monta sur l’oiseau et ils s’envolèrent tous les deux au-dessus des champs et des villes. Enfin, ils arrivèrent dans un pays ensoleillé, où l’air était empli du parfum de fleurs merveilleuses.
L’hirondelle déposa Poucette sur une feuille au milieu des fleurs. Vous ne pouvez pas imaginer quelle fut sa surprise en apercevant, assis parmi les pétales, un petit homme aussi petit qu’elle.
« Bienvenue dans mon pays », lui dit-il. Je suis le prince du pays des fleurs. Je suis très heureux de te voir. Je t’appellerai Maya.
La jeune fille tomba amoureuse du prince. Ils se marièrent et vécurent heureux.
Si vous tendez l’oreille, vous pourrez peut-être encore l’entendre chanter joyeusement dans l’air parfumé du pays des fleurs.
Casse-Noisette
C'est le soir de Noël, chez Franz et Marie. Ils attendent la visite de leur oncle Drosselmeyer. Il est horloger et leur apporte souvent de bien étranges jouets qu'il fabrique lui même. Il raconte aussi de fabuleuses histoires.
Le voilà qui arrive ce soir là avec trois nouveaux incroyables petits automates et, il sort de sa poche, une sorte de poupée en bois, droit comme un petit soldat, avec une grande bouche qui sert de casse-noisette, tout simple. Les enfants regardent ces nouveautés et Marie prend le casse-noisette pour voir de près comment il fonctionne. Franz veut à son tour s'en emparer. Il tire dessus, Marie ne le lache pas et, ce qui devait arriver arriva, le casse-noisette se casse !
Marie commence à pleurer mais oncle Drosselmeyer s'empare vite du jouet et avec son mouchoir lui fabrique un pansement qui lui remet la machoire en place. Marie le remercie mais la maman de Marie en a assez de tout ce bruit et elle les envoie vite au lit.
- Allez hop Franz ! Hop Marie ! Allez vite vous coucher. Vous êtes trop énervés ce soir.
Marie part sagement dans son lit et laisse sa nouvelle poupée blessée dans un petit lit de poupée au pied du sapin.
L'oncle Drosselmeyer vient lui souhaiter bonne nuit et lui raconte une bien curieuse histoire.
- Tu sais Marie, ce casse-noisette n'est pas une poupée ordinaire, c'est un jeune homme qui se cache à l'intérieur. Voilà sa véritable histoire :
Il y a longtemps un roi et une reine eurent une fille, la princesse Pirlipat, qui était devenue très laide à cause d'un mauvais sort lancé par le roi des souris. Les souris du château avaient cependant promis que si un jour un homme voulait délivrer la princesse de sa laideur il le pourrait. Il lui faudrait pour cela casser avec les dents une noix très dure et en donner son fruit à manger à la princesse.
Bien des jeunes gens étaient venus pour tenter de délivrer la princesse de ce mauvais coup du sort, mais, jusqu'à présent, ils s'y étaient tous cassé les dents.
Or, un jour, mon neveu, qui avait eu vent de cette histoire, se présenta au château. On lui apporta la fameuse noix très dure et, d'un coup de dent, d'un seul coup de machoire, il l'ouvrit et en offrit le fruit à la princesse. Elle croqua cette noix et, comme par enchantement, se transforma en une magnifique jeune fille.
Mon neveu, ébloui par tant de beauté, recula de trois pas pour saluer la princesse, comme il se doit. Faisant cela il marcha malencontreusement sur la queue d'une souris venue assister à à la scène. Le roi des souris, furieux de cet incident, lui jeta un sort et le transforma en casse-noisette en bois !
Bien sûr la princesse ne voulut pas d'un casse noisette comme mari, alors on le chassa du château.
Voilà la triste histoire de mon neveu le casse-noisette.
Allez Marie, dors bien et fais de beaux rêves !
L'oncle Drosselmeyer éteignit la lumière, sortit et ferma doucement la porte; Marie commençait à peine à s'endormir. Elle n'arrivait pas à trouver le sommeil aussi décida-t-elle d'aller chercher son casse-noisette.
Elle se dirigeait vers le salon lorsqu'elle constata qu'il se passait des choses un peu bizarres. Elle ne savait pas exactement ce que c'était, si c'était elle qui rapetissait ou si tout se mettait à grandir autour d'elle.
Toujours est-il que bientôt toute une armée de souris, qui semblait descendre du sapin de noël, vint encercler Casse-Noisette. Le petit bonhomme se leva, appela à l'aide les soldats de bois de Franz et tous les autres jouets qui l'entouraient. Ils se mirent en route tous ensemble contre les souris.
Le roi des souris arriva et fonça directement sur Casse-Noisette. Voyant cela Marie attrapa son chausson, visa rapidement le roi et lança violemment sa pantoufle sur lui. Il tomba à terre, mort ou assomé. Les souris l'emportèrent et se retirèrent toutes du champ de bataille.
Casse-Noisette vint vers Marie pour la remercier.
- Tu m'as sauvé la vie ! Je ne sais comment te remercier !
En disant cela il prenait vie et peu à peu se transformait en un magnifique jeune homme. Marie n'en croyait pas ses yeux.
- Viens avec moi, lui dit-il, je vais t'offrir une belle promenade là où tu n'es encore jamais allée.
Et, comme par magie, les voilà emportés dans un tourbillon de flocons de neige.
Dans leur valse folle ils voyagèrent dans les airs et se retrouvèrent devant la fée Dragée qui leur dit de sa douce voix :
Ah ! vous voilà enfin ! Je vous attendais pour le goûter. Venez vite jusqu'au royaume des gourmandises, au fabuleux pays des friandises
Le paysage était féérique : les chemins étaient en caramel, les fontaines prodiguaient des jets de grenadine, il y avait des maisons en nougat, des escaliers en biscuit, jusqu'au palais de la fée tout en choux à la crème, se dressant comme une immense pièce montée.
- Comme je suis contente de vous voir, continuait la fée Dragée. Votre voyage s'est bien passé ?
- Oui, répondit Casse-Noisette, mais auparavant nous avons dû affrontrer l'armée des souris et, sans Marie, je crois bien que je serais mort à l'heure qu'il est.
Marie sourit, fière, d'avoir pu aider ce vaillant et beau garçon qui lui tenait la main.
- Allez, installez-vous, poursuivit la fée Dragée. Vous allez goûter en assistant au plus beau spectacle que je puisse vous offrir.
La belle fée conduisit alors les deux enfants vers une table magnifique où se dressait un gigantesque goûter. elle leur offrit de délicieux et succulents gâteaux accompagnés de boissons fraiches et chaudes dans une vaisselle étincelante.
Puis d'un coup de baguette magique, elle appella les artistes qui apparaissaient devant les yeux ébahis de Marie.
Le premier numéro était celui du Prince Chocolat qui exécuta une danse espagnole endiablée durant laquelle il frappait des pieds pour mieux en souligner le rythme ensorcelant.
Vint ensuite le café d'Arabie qui semblait flotter au dessus du sol comme un doux arôme qui faisait frémir les narines des enfants. Ce fut alors le moment du thé de Chine. Il bouillonnait en tournant comme un manège saluant à chacun de ses tours les enfants en joie.
S'élancèrent alors les courageux et intrépides petits bonbons russes à la menthe qui avaient préparé d'incroyables cascades et culbutes, puis un groupe de quelques danseuses en massepain qui apportèrent une touche légère et gracieuse à cette folle débandade.
Marie et Casse-Noisette applaudissaient de tout leur coeur.
Madame Gingembre vint prendre place sur scène avec une flopée d'enfants tous plus mignons les uns que les autres. Ils se lancèrent dans une époustouflante série de galipettes entrecoupées de rires qui fusaient de toute part.
Dans le calme qui suivit leur départ, une cascade de fleurs en sucre déferla dans la pièce. Elles ouvraient leurs pétales dorés en vagues successives, traversaient la pièce avec grâce et élaboraient d'élégantes compositions avant de se rejoindre toutes ensemble dans un magnifique bouquet final.
Après cette valse de fleurs, la fée Dragée refit son apparition, escortée d'un tout jeune homme. L'élégance et la grâce de leurs silhouettes donnaient à leur danse l'allure d'un tendre tête-à-tête.
- Voilà comment je voudrais être quand je serai grande, se dit Marie en son for intérieur. Et je voudrais que toutes les fêtes soient aussi joyeuses et belles que celle-ci ».
Marie descendit de son trône, embrassa la fée Dragée et remercia tous les danseurs. Puis elle prit la main de son prince et tous deux s'éloignèrent vers le futur.
Lorsque Marie ouvrit les yeux, elle était dans son lit. Casse-Noisette, son petit bonhomme en bois, était là, à ses côtés, le mouchoir autour de la tête. Marie ne savait plus trop quoi penser. Elle le regarda, dénoua le mouchoir et constata que la mâchoires s'était, comme par miracle, réparée. Elle ne savait vraiment plus du tout quoi penser.
On frappa alors à la porte.
- Entrez ! claironna Marie !
Apparurent alors dans l'embrasure de la porte l'oncle Drosselmeyer et son neveu ! Son neveu en chair et en os, en tout point identique au jeune homme du rêve de Marie.
D'un pas lent et solennel il se dirigea vers Marie et lui donna la main afin qu'elle descende de son lit.
Décidemment à Noël tout est vraiment possible
D'après Ernest Theodor Wilhelm Amadeus Hoffmann et Pyotr Il'yich Tchaikovsky
Le petit âne
Un jour, l’âne d’un fermier tomba dans un puits.
L’animal gémissait pitoyablement depuis des heures, et le fermier se demandait quoi faire. Finalement, il décida que l’animal était trop vieux et que le puits devait disparaître de toute façon. Il n’était donc pas rentable de récupérer l’âne.
Il invita tous ses voisins à venir l’aider.
Tous se saisirent d’une pelle et commencèrent à combler le puits.
Au début, l’âne réalisa ce qui se produisait et se mit à crier terriblement. Puis, au bout de quelques secondes, à la stupéfaction de chacun, il se tut. Quelques pelletées plus tard, le fermier regarda finalement dans le fond du puits et fut très étonné de ce qu’il vit : à chaque pelletée de terre qui tombait sur lui, l’âne faisait quelque chose de stupéfiant.
Il se secouait pour enlever la terre de son dos et montait dessus.
Pendant que les voisins du fermier continuaient à pelleter sur l’animal, il se secouait et montait dessus…
Bientôt, à la grande surprise de chacun, l’âne sortit hors du puits et se mit à trotter ! Il avait surmonté les difficultés !
Le porteur d'eau
Un porteur d’eau indien avait deux grandes jarres, suspendues aux deux extrémités d’une pièce de bois qui épousait la forme de ses épaules.
L’une des jarres avait un éclat, et, alors que l’autre jarre conservait parfaitement toute son eau de source jusqu’à la maison du maître, l’autre jarre perdait presque la moitié de sa précieuse cargaison en cours de route.
Cela dura deux ans, pendant lesquels, chaque jour, le porteur d’eau ne livrait qu’une jarre et demi d’eau à chacun de ses voyages.
Bien sûr, la jarre parfaite était fière d’elle, puisqu’elle parvenait à remplir sa fonction du début à la fin sans faille.
Mais la jarre abîmée avait honte de son imperfection et se sentait déprimée parce qu’elle ne parvenait à accomplir que la moitié de ce dont elle était censée être capable.
Au bout de deux ans de ce qu’elle considérait comme un échec permanent, la jarre endommagée s’adressa au porteur d’eau, au moment où celui-ci la remplissait à la source.
« Je me sens coupable, et je te prie de m’excuser. »
« Pourquoi ? » demanda le porteur d’eau. « De quoi as-tu honte ? »
« Je n’ai réussi qu’à porter la moitié de ma cargaison d’eau à notre maître, pendant ces deux ans, à cause de cet éclat qui fait fuir l’eau. Par ma faute, tu fais tous ces efforts, et, à la fin, tu ne livres à notre maître que la moitié de l’eau. Tu n’obtiens pas la reconnaissance complète de tes efforts », lui dit la jarre abîmée.
Le porteur d’eau fut touché par cette confession, et, plein de compassion, répondit : « Pendant que nous retournons à la maison du maître, je veux que tu regardes les fleurs magnifiques qu’il y a au bord du chemin ».
Au fur et à mesure de leur montée sur le chemin, au long de la colline, la vieille jarre vit de magnifiques fleurs baignées de soleil sur les bords du chemin, et cela lui mit du baume au cœur. Mais à la fin du parcours, elle se sentait toujours aussi mal parce qu’elle avait encore perdu la moitié de son eau.
Le porteur d’eau dit à la jarre « T’es-tu rendu compte qu’il n’y avait de belles fleurs que de ton côté, et presque aucune du côté de la jarre parfaite ? C’est parce que j’ai toujours su que tu perdais de l’eau, et j’en ai tiré parti.
J’ai planté des semences de fleurs de ton côté du chemin, et, chaque jour, tu les as arrosées tout au long du chemin.
Pendant deux ans, j’ai pu grâce à toi cueillir de magnifiques fleurs qui ont décoré la table du maître. Sans toi, jamais je n’aurais pu trouver des fleurs aussi fraîches et gracieuses.